La recherche en santé personnalisée et les innovations médicales qui en découlent prospèrent en Suisse grâce à une infrastructure nationale solide, le Swiss Personalized Health Network (SPHN). Avec son nouveau mandat 2025-2028, le SPHN est désormais entré avec succès dans sa prochaine phase. Dans cette interview, Thomas Geiger, directeur général du SPHN à l'Académie suisse des sciences médicales (ASSM), et Davide Chiarugi, directeur technique au SIB, expliquent comment ils prévoient d'étendre les services destinés aux chercheurs et pourquoi le SPHN est considéré comme un modèle pour le programme DigiSanté du gouvernement fédéral.

À propos du Swiss Personalized Health Network (SPHN)

Le SPHN est une initiative pionnière qui favorise les innovations médicales dans des domaines allant de la pédiatrie au cancer, en mettant à la disposition des chercheurs suisses des données de haute qualité sur les patients, accessibles et sécurisées. Le SPHN est coordonné par la SAMS et le SIB.

Pour en savoir plus, consultez le SIB Profile 2025

Rendre les données des patients de différents hôpitaux interopérables à des fins de recherche est extrêmement complexe. Pourquoi cela en vaut-il la peine ?

Davide Chiarugi : Les données cliniques peuvent être relativement peu structurées au départ, mais une fois traitées, elles fournissent des informations très précieuses et riches en contexte. Cela permet aux chercheurs non seulement de mieux comprendre les maladies, mais aussi les conditions dans lesquelles elles apparaissent. Les études s'appuyant sur les données de plusieurs hôpitaux sont plus significatives que celles basées sur un seul site. Et le fait de disposer de données de santé de haute qualité au niveau national nous permet de faire des prévisions, par exemple sur le degré de dangerosité d'une maladie infectieuse. En bref : des efforts considérables apportent des avantages substantiels.

À propos du Swiss Personalized Health Network (SPHN)

Le SPHN est une initiative pionnière qui favorise les innovations médicales dans des domaines allant de la pédiatrie au cancer, en mettant à la disposition des chercheurs suisses des données de haute qualité sur les patients, accessibles et sécurisées. Le SPHN est coordonné par la SAMS et le SIB.

Pour en savoir plus, consultez le SIB Profile 2025

Thomas Geiger : Les données cliniques de routine sont également essentielles pour faire progresser la médecine personnalisée grâce à l'intelligence artificielle. Ces modèles nécessitent de grands volumes de données de haute qualité. Permettre ce type de recherche renforce la position de la Suisse en tant que pôle de recherche : cela permet d'acquérir les connaissances et l'expertise nécessaires pour appliquer et développer ces technologies. C'est ainsi que nous nous assurons de conserver un rôle de premier plan dans ce domaine.

Chiarugi : Jusqu'à présent, nous nous sommes fortement concentrés sur la mise en place de l'infrastructure, des processus et des règles d'accès aux données. Nous consolidons actuellement ce cadre et nous nous positionnons plus clairement comme un prestataire de services pour les chercheurs, les hôpitaux et les universités.

Geiger : L'un de nos projets actuels consiste à créer une plateforme de recherche qui indiquera quelles données sont disponibles dans quel hôpital. Cela permettra aux chercheurs de trouver facilement les données que nous avons préparées au cours des dernières années.

Jusqu'à présent, le SPHN finançait directement des projets de recherche, mais ce ne sera plus le cas. Quel rôle jouerez-vous à l'avenir dans le soutien aux projets ?

Chiarugi : Notre rôle est similaire à celui d'un État qui a construit un réseau ferroviaire : l'État finance les voies, mais ceux qui veulent voyager en train doivent acheter un billet. Le SPHN a développé et financé l'infrastructure de données pour la recherche avec les données de santé suisses. Son utilisation implique désormais des coûts, notamment pour la maintenance et le développement, que les projets contribueront à couvrir à l'avenir.

Geiger : Le rapprochement avec l'Union européenne représente également une opportunité majeure. La Suisse pourrait participer à des programmes de recherche tels que Horizon Europe ou Digital Europe, où nous pouvons apporter notre expertise pour soutenir des projets.

Le SPHN est un mandat fédéral confié à l'Académie suisse des sciences médicales (ASSM) et mis en œuvre conjointement avec le SIB. Comment cette collaboration s'est-elle déroulée ?

Geiger : Les deux organisations se complètent idéalement. Au SPHN, nous bénéficions de la grande confiance que les hôpitaux, les universités et le gouvernement fédéral accordent à la SAMS en tant qu'organisme neutre. L'une de ses principales forces réside dans sa capacité à établir des ponts, ce qui constitue un atout considérable pour la médiation entre les partenaires et le développement de modèles de gouvernance qui répartissent équitablement les efforts et les bénéfices.

Chiarugi : Le SIB, quant à lui, dispose d'un excellent réseau international et apporte une grande expertise dans les projets de recherche transfrontaliers. Il dispose également d'une solide base technique et exploite de nombreuses plateformes pour la recherche en bioinformatique. Ce savoir-faire est inestimable pour notre travail.

Lors d'une conférence organisée l'automne dernier, Anne Lévy, directrice de l'Office fédéral de la santé publique, a déclaré que le SPHN était un modèle pour DigiSanté, le projet de numérisation de la santé du gouvernement fédéral. Que peut apprendre DigiSanté du SPHN ?

Geiger : Le succès du SPHN est le fruit d'un travail considérable, non seulement de notre part, mais aussi de celle de nos partenaires. Dès le début, nous nous sommes concentrés sur des solutions durables, ce qui a nécessité d'innombrables discussions pour amener toutes les parties à une compréhension commune. Nous avons appris que les obstacles techniques sont presque toujours surmontables. Ce qui compte vraiment, c'est la gouvernance et, surtout, la volonté des institutions de travailler à la réalisation d'un objectif commun.

Chirarugi : Exactement. Le SPHN a démontré que « difficile » ne signifie pas « impossible ». Je suis convaincu que le type de recherche que nous rendons possible ne fera que gagner en importance pour notre système de santé.

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